Pour nos soldats au front



Pour nos soldats au front

St Nicolas, Noël et Etrennes

Voici la lettre que nous envoie un jeune volontaire, qui lorsque la guerre fur déclarée étais sur le point de passer son dernier examen d'ingenieur des Ponts et Chaussées à l'Université de Gand, dont il était un des plus brillants sujets. Allons, les …. troncus, que cette belle lettre vous fasse honte et vous incite au geste patriotique que le Devoir Sacré vous impose.

"Cher ami, -- Je viens seulement de recevoir votre lettre du 3 octobre, qui a d'abord été envoyé à Auvours, mon ancienne adresse. Depuis quelque temps j'ai quitte l'infanterie pour entrer au génie. Je suis pour le moment à Ardres, à 17 kms de Calais. Nous y faisons un peu de tout: ponts de tous genres, fourneaux de mines, fils barbelés, défense de campagne, abris, maçonneries, menuiseries, chemins, amenagement de tranchées et manipulation d'explosifs. Ici, nous manions la toute et la dynamite comme si c'était du sable. On s'habitue à tout. Nous dormons ici dans une écurie, sur de la paille, et nous ne nous en portons pas plus mal. Notre appetit, d'ailleurs, est insatiable, et pour ma part je n'ai aucune difficulté à manger 750gr, de pain en guise de déjeuner.

Nous entendons ici le canon assez fréquemment. C'est surtout en travaillant dans nos galeries de mines que nous l'entendons gronder. Et nous discernons fort bien de quel côté du front une action est engagée. 

Bien que nous ayons ici un dur labeur à fournir, je grossis et je me porte admirable. Le jour ou je me trouverai face à face avec l'ennemi, je serais en bonne forme. Malgré cela, j'espire comme vous que cette malheureuse guerre se terminera bientôt- à notre avantage, bien entendu. "

Allons, nos poilus ne sont pas encore près de désespérer.  

Uit L'Echo Belge, 4 december 1915






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